Saint-Chamas: Une crèche et des logements sociaux
49 logements sociaux locatifs vont être créés, avec deux places de parking pour chacun d’entre eux, ainsi qu’une crèche de 20 places.
« C’est un projet intelligent. En plus de fournir la possibilité aux gens de se loger, on propose aussi un équipement municipal », explique Didier Khelfa.
Le coût total s’élève à 6,8 millions d’euros, financés par le Conseil de territoire du pays salonais, le Conseil départemental, l’État, la Région, ainsi que par la société constructrice, SFHE, à hauteur de 10 %. « Nous nous trouvons sur un lieu qualitatif, non loin du centre-ville. Parmi les logements, on trouvera des maisonnettes individuelles ainsi qu’un petit immeuble collectif », explique le maire. Côté espace vert, un jardin est prévu « afin d’éviter aux enfants d’aller au bord de la départemental, où 12 000 voitures passent chaque jour ».
Un projet qui fait suite aux nombreuses demandes de logements reçues par la municipalité.
« On a compté 200 dossiers pour l’année 2016, dont 70 qui venaient de l’extérieur de Saint-Chamas »
. Une attractivité que retrouve, peu à peu, la commune de 8 000 habitants. « La ville a longtemps été considérée comme prospère, grâce notamment à son port et à l’exploitation de la Poudrerie Royale et de nos carrières. À leur fermeture, au début des années 70, Saint-Chamas s’est paupérisée. Avant de connaître un nouvel essor au début des années 2000, profitant de la chute du foncier dans les alentours », poursuit le maire.
Logement social : un combat perdu d’avance ?
Résultat, donc, de plus en plus de particuliers souhaitent s’installer ici.
« Certaines communes se plaignent de ne pas avoir de demandes, mais c’est normal : elles ne proposent pas d’offres. Vous, vous avez les deux. C’est positif »
, ajoute Didier Repentin, délégué interministériel à la Mixité sociale dans l’habitat, venu constater l’avancée de l’initiative (lire ci-dessous).En effet, l’État participe financièrement à l’opération. Le montant du terrain, dont la plus grande partie appartenait à l’État, s’élevait initialement à 1,5 million d’euros. Il a été cédé à la commune pour 600 000 €. Soit une décote de 61%. « C’est notre rôle de venir en aide aux maires qui portent ce type de réalisation. Nous voulons favoriser leur émergence », poursuit Thierry Repentin.
Toutefois, Saint-Chamas a encore des efforts à faire dans le domaine. « Nous restons déficitaires en matière de logements sociaux. Nous comptons 401 logements sociaux conventionnés au 1er janvier 2015. Soit un ratio de 10,9 %. Loin des 25 % imposés par l’État. Et atteindre 529 logements d’ici 2025, vu le temps et l’énergie que demande ce type d’opération, risque d’être compliqué », reconnaît Didier Khelfa. En 2016, la pénalité financière de Saint-Chamas s’élève à 77 000 euros.
« 70 000 familles en attente de dossiers dans le département »
Quel est l’objet de votre venue à Saint-Chamas ? Je suis passé par Istres et Marignane avant de venir ici.Cette halte me permet de faire le suivi du travail fait par le gouvernement en matière de logement social dans le département. Je souhaite m’assurer qu’il y a une vraie volonté partagée entre les services de l’État et les élus locaux. Le Premier ministre, le 9 septembre dernier à Gignac, était venu relancer le dispositif de la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain), lancée en 2000. Dans cette zone, 70 000 familles sont toujours en attente de dossiers.
Après 16 ans, quel est son bilan ?
Elle a permi la construction de 480 000 logements dans toute la France. Depuis l’an 2000, beaucoup de communes ont rattrapé leur retard. L’État accompagne les collectivités locales en vendant des terrains moins chers qu’ils ne valent. Mais en région Paca, 40 % des communes ne respecteraient pas les obligations de la loi SRU sur les logements sociaux. Sur les 221 communes les plus en déficit en France, 44 se trouvent en région Paca dont la moitié dans les Bouches-du-Rhône. Mais ce n’est pas la faute des maires en place actuellement. La responsabilité du retard accumulé revient à l’histoire de la commune et du manque de prise de conscience des équipes précédentes.
Le logement social souffre d’un a priori vis-à-vis d’une partie de la population…
Il est vrai qu’on constate, parfois, une réticence à la seule évocation du logement social. Derrière ce mot, on imagine des fantasmes et des difficultés pour la commune, qui accueille simplement des personnes avec un revenu plus faible que la moyenne. Mais personne ne peut aujourd’hui distinguer un logement privé d’un logement social, surtout avec les nouvelles constructions. La seule différence, c’est que le niveau de revenu de la famille a un plafond. Mais celui-ci peut s’élever jusqu’à 5 400 € pour une famille avec 2 enfants… Avec ce chiffre, 70 % de la population française est éligible.